Comptabilité et nouvelles technologie : l’avenir ou la fin du comptable cas du cameroun (Deuxième partie)

 DEUXIEME PARTIE : MISE EN EVIDENCE DE LA RELATION ENTRE COMPTABILITE ET LES NTIC

Cette partie empirique s’attellera à présenter le protocole expérimental utilisé. Il sera notamment question de procéder à une justification du terrain d’étude à travers la méthodologie utilisée au chapitre III ; puis suivra au chapitre IV l’appréciation du lien entre la comptabilité et les NTIC.

 

CHAPITRE III : METHODOLOGIE

De l'avis de Zumatwo Some cité par Yekeye (2001 : 19) «la méthodologie est l'ensemble des démarches, approches, réflexions, organisations, hypothèses, susceptibles de permettre d'atteindre un objectif pédagogique ou de recherche à caractère scientifique ou un autre». Ce chapitre nous permet de préciser et de définir les réflexions méthodologiques qui serviront de support à cette recherche. Nous mettons en relief la population visée par l'étude, l'instrument de recherche et le traitement des données.

SECTION I : METHODE DE COLLECTE DES DONNEES

Cette étude s'inscrit dans le champ de la recherche empirique reposant sur des données qualitatives qui, à partir d'un guide d'entretien comme outil d'enquête, fait ressortir non pas la quantité mais plutôt les valeurs, les incohérences et les obstacles épistémologiques d'un système. 

Le but de la recherche qualitative est de développer des concepts qui nous aident à comprendre les phénomènes sociaux dans des contextes naturels (plutôt qu’expérimentaux), en mettant l’accent sur les significations, les expériences et les points de vue de tous les participants. » (Mays et Pope, 1995, p. 43)

L’objectif n’est pas d’obtenir une quantité importante de données, mais d’obtenir des données de fond (de qualité). Cette méthode de recherche descriptive se concentre sur des interprétations, des expériences et leur signification. Son approche compréhensive peut être utilisée dans beaucoup de domaines comme dans les sciences sociales ou l’histoire.

L’étude qualitative s’appuie sur une collecte de données qualitatives qui sont obtenues grâce à deux méthodes principales : l’observation et l’entretien, il y’a également le focus group.

A.      Le focus group

Un groupe de discussion (ou focus group) est une méthode qualitative dans laquelle un groupe de personnes est réunie pour discuter d’un sujet prédéterminé. Il repose sur l’interrogation simultanée d’un groupe de 6 à 12 personnes en moyenne et met en relief les accords et désaccords d’un groupe d’individu aux profils homogènes, hétérogènes, sur un sujet précis

Les limites du focus group

·        Le nombre de questions est limité ;

·        Possibilité que certaines personnes parlent beaucoup que d’autres ; 

·        Les données collectées ne sont pas représentatives de l’ensemble du groupe ;

·        Les résultats du groupe ne sont pas généralement généralisables.

B.     L’observation

Est une technique fréquemment utilisée pour mener une étude qualitative. Elle permet de recueillir des données verbales et surtout non verbales. Il en existe plusieurs types néanmoins ne faisant pas partir de la méthode de collecte données que nous avons choisie elle renferme plusieurs de limités à savoir :

·        L’ensemble des observations doit être réalisée de la même manière

·        Risque d’étudier un seul aspect en délaissant un autre aspect important

·        l’enquêteur peut produire des interprétations erronées

·        etc.

C.     Les entretiens

Définissant cette technique d'enquête, Alain Beitone et ses co-auteurs (p.25) pensent que « l'entretien est une technique qui consiste à organiser une conversation entre enquêté et enquêteur. Dans cet esprit, celui-ci doit préparer un guide d'entretien, dans lequel figurent les thèmes qui doivent être impérativement abordés ».

A l'instar de la plupart des techniques de collectes des données en sciences sociales, l'entretien présente diverses formes et variantes, liées aux dynamiques qui président à son déroulement. Quelle que soit la forme retenue, les méthodes d'entretien se caractérisent par un contact direct entre le chercheur et ses interlocuteurs et par une faible directivité. Au total, l'entretien permet au chercheur d'accéder directement à l'information souhaitée. Parlant de l'information, Quivy et Campenhoudt  (1988, p.195), précisent qu'il peut s'agir de la perception d'un événement ou d'une situation, des interprétations ou d'expériences énoncées par l'enquêté.

Il existe trois types d’entretiens de recherche : l’entretien directifl’entretien semi-directif et l’entretien non directif (ou libre). Le degré de liberté du chercheur varie d’un type d’entretien à l’autre.

ü  L’entretien non directif (libre)

Aussi appelé « entretien libre », il ne comporte pas de questions pré-écrites ou de structure. L’étudiant propose un thème général et n’intervient que pour relancer la conversation et encourager la personne interrogée à aller plus loin dans l’explication de sa pensée. L’enquêteur adopte une attitude d’écoute, de compréhension et de neutralité.

Cet entretien peut dévier de sa route initiale. Il existe en effet un risque que la personne interrogée propose un développement qui ne réponde pas à la problématique initiale de l’étudiant. Celui-ci doit donc redoubler de vigilance pour recadrer si besoin, le sujet de discussion. Ce type d’entretien peut donc ajouter un stress pour le chercheur.

ü  L’entretien directif

Aussi appelé “entrevue normalisée”, il a une structure bien définie et plutôt stricte par rapport aux autres types. Il faut respecter l’ordre des questions, la formulation des questions et la durée de l’entretien. Cette rigueur scientifique permet de garantir que tous les individus interrogés sur le plan de l’entretien, le seront dans les mêmes circonstances. Les résultats seront donc facilement comparables. Les questions de l’entretien directif sont souvent spécifiques et fermées : réponses avec “oui” ou “non” ou sou forme de QCM. Il est également utilisé pour des études quantitatives, ce type d’entretien permet de réaliser une analyse statistique des réponses obtenues.

ü  L’entretien semi-directif

Aussi appelé “entretien qualitatif ou approfondi”, il se base sur des interrogations assez généralement formulées et ouvertes. Il est possible de poser de nouvelles questions si la personne interviewée soulève un aspect encore inconnu. Pour réaliser ce type d’entretien les questions doivent être préparées en amont, classées dans un ordre logique et par thème, avec la possibilité de poser de nouvelles questions pendant l’entretien. Il existe deux formes d’entretien semi-directif : les entretiens à réponses libres et les entretiens centrés/ciblés.

v L’entretien semi-directif à réponses libres

Dans ce cas de figure, le chercheur possède un guide d’entretien et des hypothèses préparées à l’avance. Il est libre dans sa façon de poser des questions, avec des thématiques larges, prédéfinies. Des interrogations peuvent être rajoutées pendant l’entretien et la discussion porte sur un aspect général du sujet étudié.

v L’entretien semi-directif centré (ou ciblé)

Ce type d’entretien semi-directif se concentre sur une expérience précise (une étude de cas par exemple). Le chercheur pose des questions ouvertes sur une situation ou un événement en particulier.

De façon générale les limites des entretiens sont :

·        Comparaison entre les entretiens plus difficile à établir ;

·        Analyse statistique difficile à mettre en place ;

·        L’individu interrogé ne peut pas s’étendre longuement sur un sujet précis.

Les informations analysées dans ce travail ont été recueillies à partir des entretiens centrés. Dans le cadre de notre recherche, nous avons procédé grâce à un guide d’entretien à la collecte des données nécessaires à l’analyse de notre sujet.
Au cours de cette recherche, les entretiens ont fourni l'occasion de contact direct avec les personnes ressources qui, de par leur expérience, compétence ou responsabilité, ont fourni des informations de diverses natures. Il s'agissait tout particulièrement des comptables, des experts comptables, des enseignants de comptabilité et des chefs d’entreprise.

Cette phase du travail a duré environ un mois et demi, entre 3 juin et 14 juillet 2020. Elle nous a conduit à effectuer des descentes sur le terrain dans la ville de Douala plus précisément, nous avons réalisé des entretiens à Akwa, bonanjo, bali et Bonamoussadi ; à partir d’un guide général visant à référencer les principales thématiques à aborder et les questions à poser aux acteurs. Dans une démarche semi-directive, ce guide d’entretien n’a pas été utilisé de manière systématique ou linéaire, mais s’est avéré utile pour orienter et rythmer les discussions.

ü  La population de l'étude

Le terme population, dans le domaine de la recherche, englobe les éléments, êtres animés ou inanimés, événement, d'un groupe bien défini. C'est l'ensemble des sujets soit homogènes, soit hétérogènes sur lesquels le chercheur prévoit généraliser les résultats de ses enquêtes. Dans le cadre de notre mémoire, la population mère est constituée de l’ensemble des acteurs relié au domaine comptable (des comptables, expert comptables, enseignants de comptabilité, chef d’entreprise)

ü  L'échantillon

Un échantillon est un ensemble d'individus extraits d'une population étudiée de manière à ce qu'il soit représentatif de cette population, au moins pour l'objet de l'étude. Pour notre étude, nous avons utilisé une technique d'échantillonnage stratifié pour nous assurer que la sélection est un échantillon représentatif de la population observée. Par cette méthode, l’échantillon retenu a concerné les acteurs suscités donc des 40 entretiens demandés,  23 personnes ont répondu à notre interview.

 

SECTION II : PRESENTATION DES DONNEES

Suivant un guide d’entretien contenant les questions nous permettant de répondre à notre objectif de départ. Les interviewés étant constitués d’hommes et de femmes donc les expériences professionnelles divergent par rapport à leur profil de poste et ce pendant une durée moyenne d’une heure et trente minutes (1h 30min) sont représenté dans les tableaux suivants.

Par rapport au genre

Source : par l’auteur

Sur les 23 personnes interviewées, 87% étaient des hommes et 30% des femmes. Les interviews n’étaient pas tout programmées à l’avance d’où cette mixité de genre car il est arrivé que les comptables soit plutôt des femmes ou des hommes dans certaines entreprises et dans d’autres ceci dépendait de leur disponibilité.

Par rapport à l’expérience

Source : par l’auteur

Les interviewés possédaient au moins 2 années d’expérience professionnelle ce qui leur a permis d’acquérir des connaissances sur la comptabilité et de ce fait plus aptes à répondre à nos questions.

Par rapport au profil de poste

Source : par l’auteur

Nous avons interviewé dans l’ensemble plus de comptables et d’experts parce qu’ils sont au four et au moulin de la comptabilité quotidiennement et directement lié au sujet qui fait l’objet de notre étude. Nous avons tout de même jugé nécessaire d’avoir l’opinion des autres acteurs. D’abord les enseignants de comptabilité car ce sont eux qui dispensent les connaissances théoriques du champ comptable et les chefs d’entreprises qui sont ceux-là qui recrutent les comptables et à travers eux espère garantir la pérennité de leur activité.

Ainsi s’achève ce chapitre dans lequel nous avons expliqué notre enquête sur le terrain à travers la méthode de collecte des données utilisée et la présentation de ces données.


CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS

Ce chapitre porte essentiellement, sur les résultats des enquêtes et recherches engagées aux fins d'élucider les principales préoccupations au centre de cette étude. Il présente ainsi et de façon détaillée, l'ensemble des résultats que nous avons obtenus après les collectes de données.

SECTION I : PRESENTATION DES RESULTATS DE L’INVESTIGATION

Dans un tableau réalisé sous Excel, nous présentons les statistiques des réponses à nos questions d’entretien qui était constitué de comptables, experts comptables, enseignants de comptabilité et chefs d’entreprises.

Source : par l’auteur

% : pourcentage

Au regard de ces pourcentages, nous constatons qu’il y’a des questions pour lesquelles les interviewées ont unanimement répondu d’accord tandis que sur d’autres questions les avis divergent.

A la section II suivante, nous allons analyser les résultats de notre enquête par question en précisant les réponses des interviewers. 

SECTION II : ANALYSE DES RESULTATS DE L’ENQUETE REALISEE

1.      Existe-t-il une relation entre la comptabilité et les nouvelles technologies ?

Au vu des résultats, on peut remarquer que tous les prospects ont répondu favorable sur la question de la relation entre la comptabilité et les nouvelles technologies. Selon les acteurs, il est indéniable que les NTIC aide les comptables à la gestion du volume de plus en plus important des données ; elle permet de s’assurer donc vérifier les données comptables qu’elle génère ; minimise les risque erreurs comptables ; réduite les délais de traitement des informations. Les comptables l’ont adoptée dans l’exécution, la production et l’analyse des états comptables nécessaires à la compréhension des activités de l’entreprise et la prise de décision des utilisateurs. Le constat qui a été fait est que les NTIC d’usage sont pour la plupart des ERP, Excel ou encore manuel, ce qui est loin d’être une évolution sur le plan des outils technologies usuelles dans les entreprises camerounaise comparer au pays tel les Etats Unis d’Amérique où 97% des taches comptables sont automatisées.

2.      Les nouvelles technologies sont-elles indispensables à la profession du comptable ?

A cette question 87% des personnes interviewées ont répondu oui car ils soutiennent que la comptabilité dans la quasi-totalité des entreprises est informatisée ; sans outil informatique la comptabilité ne peut être tenue donc celles-ci ont une incidence sur l’activité de l’entreprise. A contrario, 13% pensent que les nouvelles technologies ont besoin des comptables pour évoluer donc rendre leurs outils plus performants et que certaines fonctions du comptable tel que le conseil sont intenables par les NTIC.

3.      Pourront-elles dans un avenir proche remplacer la fonction du comptable ?

99,5 % des acteurs soutiennent bien que les NTIC  ne pourront pas remplacer la fonction du comptable puisqu’ils ne sont que des outils permettant d’analyser et de traiter les informations issues de la comptabilité, car elles ne sauront remplir les principes que requiert la comptabilité qui en elle-même est une profession à part entière. Le nombre des personnes affectées au travail peut être réduit mais pas la fonction. Puisque la présence humaine est nécessaire et obligatoire pour orienter la machine. Tandis 0,5 % pensent que l’avènement des NTIC ferrons disparaitre la fonction du comptable au sens strict du terme.

4.      Faut-il revoir la formation continue ou professionnelle du comptable face à l’usage important des nouvelles technologies ?

100% des acteurs ont répondus oui à cette question. La fonction comptable de nos jours a besoin d’une formation orientée et adaptée aux nouvelles technologies car de plus en plus le monde migre vers les nouvelles pratiques avec les nouvelles méthodes. Pour ce faire, la formation professionnelle doit s’adapter à cette évolution.  

 A cet effet, si la profession comptable est vouée à un avenir prometteur, elle devra néanmoins entreprendre une refonte majeure de sa grille de compétences afin de s'adapter à l'ère numérique, explique un acteur. « Les comptables auront besoin de plus de compétences », dit-elle. Le comptable devra être de plus en plus multidisciplinaire, ajoute  un interviewé « Par exemple, il devra savoir programmer », dit-il. « Son rôle consistera aussi à appuyer les industries qui cherchent à optimiser leur processus », ajoute-t-il. Les maisons d'enseignement devront préparer les aspirants comptables en conséquence. Selon le rapport sur l'avenir de l'emploi 2018, la demande pour des analystes de données et des scientifiques, des spécialistes du big data, des spécialistes de la transformation numérique et des services de technologie de l'information, s'accélère. Les comptables ont des comportements et des compétences qui correspondent à ces futures demandes.

5.      Doit-on former des comptables informaticiens ou des informaticiens comptables qui ont les compétences techniques nécessaires à la compréhension et à l’utilisation les nouvelles technologies ?

Aujourd’hui le besoin d’une main d’œuvre liée à l’évolution oblige certaines écoles et universités à orienter les formations vers ces besoins. Il y’a certains départements qui forment les diplômés en Gestion appliquée à l’informatique à l’exemple de MIAGE. Ces types du personnel répondent aux besoins actuels des entreprises. Il n’est pas nécessaire de former les comptables informaticiens, au contraire de faciliter la compréhension des informations comptables à travers les nouvelles technologies.

6.      Utilisez-vous la blockchain, l’Intelligence Artificielle ou encore power BI pour améliorer vos performances métier ?

Tous les interviewers ont unanimement déclaré n’avoir pas encore utilisé une de ces technologies. Ce qui implique l’absence de connaissance de l’évolution des technologies utilisées au sein du champ comptable par rapport aux pays développés tel la France ou encore les Etats Unis d’Amérique. Mais néanmoins pour certains, ils utilisent les ERP à l’exemple de sage expert qui permet d’exporter des données Excel sous forme de brouillard et ainsi de limiter les risques d’erreurs et de contrôle ; Sage Saari 100 ; B2I.

7.      La Blockchain apporte-t-elle des solutions fiables à la comptabilité ?

Les acteurs interviewers ont tous répondu favorable à cette question. La Blockchain c'est donc un registre distribué et sécurisé de toutes les transactions effectuées depuis le démarrage du système réparti. Etant une technologie de stockage et de transmission d'informations, elle est fiable à la comptabilité.

8.      L’Intelligence Artificielle apporte-t-elle des solutions fiables à la comptabilité ?

Les acteurs interviewers ont tous répondu favorable à cette question. Ces avancées technologiques simplifient leur travail. Elles leur font gagner du temps en les libérant des tâches " ingrates " et routinières. La robotisation et le développement de l'intelligence artificielle ne représentent donc pas seulement une menace pour les comptables mais bel et bien une réelle opportunité.  

9.      Sommes-nous en train d’assister à la fin de la profession comptable qui suivant une étude réalisée par l’université d’oxford en 2015 affirme que 95 % des tâches effectuées par un expert-comptable et 97% des tâches effectuées par un comptable sont de nos jours automatisées ?

« Les nouvelles technologies ne peuvent pas être dissociées de la fonction comptable et cela ne peut pas mettre fin à la profession comptable » dit un interviewé. Quel que soit l’apport des NTIC dans le métier de comptable, elle ne saurait faire disparaitre la profession car l’homme reste et demeure au centre de toutes analyses. De nos jours cette fonction va de pair avec la technologie donc les comptables devront s’adaptent à cette évolution réitère 74% des interviewés. Stricto sensus, la comptabilité disparait au profit de l’analyste comptable qui a besoin d’être au début et à la fin du processus de l’information comptable et financière. Les fonctions essentiellement transactionnelles risquent de s’effacer peu à peu en raison de la montée en puissance de l’automatisation des processus financiers et de l’intelligence artificielle. Les nouvelles technologies continueront de réduire les tâches répétitives des experts comptables, il est même possible que leurs missions administratives soient un jour totalement automatisées. Néanmoins les capacités de conseiller, de prévoir et d’accompagner les entreprises seront toujours exclusives aux experts. Il faut donc que la profession voit dans les nouvelles technologies des alliés de poids. Le rôle des comptables se concentrer sur la croissance personnelle, affiner les compétences techniques existantes et développer les compétences d’importances croissantes. Les prévisions du rapport sur l'avenir de l'emploi 2018 montrent que le marché de la profession diminuera si elle ne prend aucune mesure. En fin de compte la technologie est un outil, elle ne remplacera pas les comptables.


APPORTS 

 

L’objectif de notre mémoire était de connaitre la place qu’occupe le futur comptable face à l’émergence des nouvelles technologies au sein de la profession. Si la réponse est aujourd’hui délicate et dépend de l’importance que pourra prendre les NTIC dans les pratiques des entreprises, il semble a minima inévitable de constater que ces outils impactent leur performance. Dans un monde en constant mutation, les entreprises sont emmenées à interchanger les unes avec les autres. Etant donné l’évolution fulgurante des économies européenne, asiatique ou encore américaine grâce à l’utilisation des NTIC, il serait intelligent pour l’Afrique et le Cameroun en particulier de s’arrimer au phénomène afin d’éviter de subir les conséquences liées à son retard d’adaptation et de commercer à bénéficier des opportunités qu’elle offre en terme d’économie de coût, de rapidité dans l’exécution des opérations, de limitation des risques d’erreurs, du e-travail favorable à une prise de décision en temps réel, etc.

Au niveau de la formation, envisager une modification des programmes pourrait non seulement apporter une plus-value au système restée branché sur la comptabilité en partie double mais il serait avantageux d’introduire celle de la comptabilité à partie triple en offrant par exemple des formations supplémentaires ou complémentaires qui portent sur les outils qui influence et influenceront la comptabilité à l’avenir ; ce qui leur permettra  d’acquérir des notions sur l’utilisation de ces outils et les rendra également compétitif sur le marché de l’emploi tant sur le plan national qu’international.

Cependant, loin d’avoir les capacités et les fonctionnalités humaines, les nouvelles technologies restent indispensables de nos jours à l’exercice de la profession comptable mais il serait illusoire de penser qu’elle la remplacera. Car la créature ne peut pas devenir le créateur. Donc elles ne possèdent à l’instar de l’intelligence artificielle que la capacité que l’homme a bien voulue lui attribuer. Ce n’est qu’un amas de signaux donc le processus peut être interrompu à tout moment. Qu’adviendrait-il si tous ces processus venaient à dysfonctionner et qu’il n’existe plus de comptabilité basée sur les principes de droit comptable ?

Il s’avère donc important voir vital pour les acteurs concernés par le champ comptable au Cameroun de prendre conscience de ces mutations bien que « les processus de changement dans les entreprises soient traditionnellement longs, sauf dans les situations de chaos. L’introduction des nouvelles technologies répond à cette règle. Il convient donc d’adopter une stratégie d’intégration des nouvelles technologies dans les entreprises » (Philippe Barré2003). Ce qui peut se faire à travers un appui du gouvernement d’accompagner ces mutations, tant dans le domaine de la formation que dans celui de l’entrepreneuriat.


CONCLUSION GENERALE

Les comptables sont considérés comme étant les garants de la bonne santé de l’entreprise en général. Malheureusement, la littérature académique sur la comptabilité et les nouvelles technologies : la fin ou l’avenir du comptable au Cameroun comme en Afrique est encore au stade embryonnaire donc une piste de recherche à explorer. Ce qui justifier notre recours à une étude qualitative dont le but étaient d’analyser empiriquement les facteurs  explicatifs de l’impact des nouvelles technologies sur la comptabilité au Cameroun malgré les facilités d’ouverture au monde qu’offre l’internet de nos jours. Il en ressort plusieurs résultats. D’entrée de jeu, les entreprises sont les premières à réfuter toute possibilité de contrôle de leurs activités d’où on assiste par exemple à la règle des 3 bilans (Mballa A., (2016), limitant ainsi un regard sur une technologie comme la blockChain qui prône la transparence de l’information financière. En outre, nous avons identifié qu’au niveau de la formation les jeunes comptables sont formé sur des bases et des technologies révolues comme les ERP ou encore Excel ce qui les rend moins compétitif sur le marché de l’emploi. Enfin nous identifier que malgré leur forte utilisation dans le domaine comptable, les NTIC ne pourront remplacer le comptable mais sont des outils qui aide le comptable à effectuer des tâches a plus faible valeur ajoutée.

Les résultats du présent mémoire sont d’un apport multidimensionnel. Sur le plan théorique, cette recherche contribue à améliorer la compréhension du futur comptable face à la comptabilité du futur. D’autre part ce travail peut être utile dans le cadre académique. Il peut aider à l’adaptation d’un module de formation sur les technologies émergence au sein de la profession comptable. Il pourra en découler un intérêt plus accru des jeunes comptables vue qu’ils sont pas mal connecté sur internet.

Par ailleurs, notre analyse qualitative comporte quelques manquements. Une première limite est relative à la méthodologie qualitative retenue qui fragilise la généralisation des résultats. De plus l’échantillon est composé principalement des acteurs de la ville de Douala car avec la pandémie du corona virus nous n’avons pas pu étendre notre champ d’enquête à d’autres villes du pays ; la difficulté de rentrer à procession de nos réponses d’enquête dans les délais escomptés ce qui justifie un nombre restreint d’interviewés. Les manquements ci-dessus mentionnés, nous inspirent sur des perspectives de recherches futures plus pertinentes. De prime à bord, une étude pourrait être menée à l’aune d’une méthodologie quantitative afin d’accroitre la généralisation des résultats obtenus. En outre une étude comparative entre plusieurs pays de l’espace OHADA, pourraient apporter de résultats intéressant sur l’influence des facteurs contextuels.


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